Il y a dix ans, évoquer « l’impact » conférait du poids à un discours. De nos jours, ce mot est partout : dans les rapports annuels, les campagnes de marketing, les appels à projets… Cependant, à force d’être utilisé dans tous les contextes, a-t-il encore une réelle valeur ? Pour maintenir sa crédibilité, il doit être associé à des actions concrètes et durables.
L’érosion du terme : inflation, confusion et greenwashing
L’utilisation excessive du mot « impact » l’a dénué de son sens. Tout projet, même le plus modeste, prétend désormais en posséder. Cette inflation engendre de la confusion : il devient difficile de déterminer si l’impact fait référence à une transformation réelle, à un simple indicateur chiffré ou à une intention. Dans certains cas, le terme devient même un instrument de greenwashing, où la communication prime sur l’action.
- Solution : redonner de la rareté au terme. Ne l’employer que lorsqu’il existe un changement mesurable et durable. Associer chaque affirmation à une preuve tangible.
Impact = transformation durable, pas une statistique ponctuelle
Réduire l’impact à une donnée de reporting ou à un chiffre annuel constitue une erreur. Un véritable impact implique une transformation profonde qui se développe sur le long terme. Les organisations rencontrent ici deux obstacles : la tentation du court terme et l’absence de gouvernance. En l’absence d’un cadre clair, le terme « impact » perd de sa substance et finit par ne plus avoir de valeur pour les parties prenantes.

- Solution : intégrer l’impact dans une stratégie globale. Définir des responsabilités internes, suivre les progrès, établir des objectifs à 5 ou 10 ans et évaluer la transformation sur la durée.
L’impact social : au-delà des chiffres, une question de cohérence et de confiance
On réduit trop souvent l’impact social à des statistiques : pourcentages de diversité, nombre de bénéficiaires, etc. Cependant, l’essence d’un impact réside dans la qualité de vie, dans la confiance établie et dans les liens renforcés. En effet, pour les parties prenantes, un discours sur l’impact n’a de sens que s’il est en cohérence avec l’ensemble des pratiques de l’organisation. Une entreprise qui prétend avoir un impact positif mais agit à l’opposé perd immédiatement sa crédibilité.
- Solution : combiner des données chiffrées et des récits humains, en illustrant de manière concrète les effets ressentis par les bénéficiaires. Mais surtout, veiller à la cohérence entre les discours et les actions. La transparence est ici primordiale : il s’agit de communiquer ce que l’on fait, mais également d’admettre ce qui nécessite des améliorations.
Conclusion
Le terme “impact” demeure pertinent, mais il doit être utilisé avec précaution. Pour conserver sa crédibilité, il ne peut plus se réduire à un simple slogan : il doit reposer sur des preuves concrètes, une transformation durable et une cohérence globale. Des initiatives concrètes telles que 1Action1Arbre rappellent que l’impact ne se proclame pas : il se démontre, dans la durée, par des actions visibles et durables.
